Montignies en 1833

Definition du dictionnaire géographique de la province du Hainaut par Ph. Vandermaelen - Bruxelles, 1833 (Merci à Hérvé Cogels pour la mise à disposition du document original)

MONTIGNIES-LES-LENS

Commune du canton et à 3/4 de lieue E. N. E. de Lens , de l'arrondissement et à 3 lieues 1/4 N. de Mons. Elle est bornée au N. par la commune de Cambron-Saint-Vincent, à l'E. par celle de Neufvilles; elle touche au S. au territoire de Masnuy-Saint-Pierre, et à l'O. à celui de Lens.

Cette commune se compose de son chef-lieu, situé à peu près au centre du territoire, et des hameaux de Hubiermont, Boulois, Du Chêne, Queniau.

HYDROGRAPHIE :

Ce territoire est arrosé par la Dendre et le ruisseau de la Marquette; la première active un moulin à farine.

SOL :

D'un aspect légèrement déprimé, entrecoupé de plaines plus ou moins inclinées et de coteaux dont la pente est très raide sur divers points. Le terrain est en, grande partie argile-calcaire. Il y a une carrière de calcaire compacte. On y trouve de la chaux carbonatée inverse, dodécaèdre, analogique, prismée , zonaire , émoussée, laminaire, fétide laminaire et compacte , de la chaux fluatée laminaire (violette) , du quartz-hyalin prismé limpide, et du quartz-agathe onix. Quelques parties sont marécageuses. L'épaisseur de la couche végétale varie de cinq à dix pouces.

AGRICULTURE :

On récolte par année dans les diverses espèces de grains et graines, trois mille six cents rasières de froment, trois mille de seigle, mille cinq cents de méteil, six cent cinquante d'escourgeon , mille neuf cent vingt d'avoine , trois cent soixante-quinze de colza,et quatre-vingts de lin. Il n'y a pas assez de fourrages pour la consommation locale. On recueille d'excellens légumes dans les jardins. La récolte des pommes et des poires s'élève annuellement à deux cents rasières. Les vergers sont assez bien garnis d'arbres fruitiers. Ce terroir est cultivé avec soin en grande , moyenne et petite tenue, il y a dix fermes - Assolement covennal, sexennal et quadriennal - Fumiers , chaux et cendres de tourbe pour engrais. Le prix moyen du labourage d'un bonnier est de vingt-cinq florins. En 1830, on y comptait trente-quatre chevaux, seize poulains , cent trois bêtes à cornes, vingt-cinq veaux, vingt porcs, cent soixante moutons, douze chèvres, trente ânes et six mulets. - Un peu de volaille. - Menu gibier en petite quantité. - Laine, beurre et fromage.

POPULATION:

Mille deux cent soixante-six habitans, dont six cent vingt-un du du sexe masculin, et six cent quarante cinq du sexe féminin. On 3 compté,en 1830, vingt trois décès, parmi lesquels se trouvaient sept hommes; et quarante neuf naissances, dont vingt-quatre garçons. Le nombre annuel des mariages est de neuf.

HABITATIONS :

Il y a deux cent vingt cinq maisons, construites en pierres, briques et argile, couvertes en pannes, ardoises ou en paille et disséminées. Le chef-lieu en contient cent trente,,et le hameau de Queniau vingt à peu près. - Une église et une école primaire. On y distingue le château de madame Delamotte-Baraffe ; il est entouré de belles promenades. Le jardin anglais, la grotte, le canal artificiel et le petit petit parc clos de murs méritent d'être vus.

COMMERCE ET INDUSTRIE :

Il y a une carrière qui fournit une grand quantité de pierres propres à la fabrication de la chaux, un four à chaux, un moulin à farine. - Commerce agricole.

ROUTES ET CHEMINS :

Les chemins vicinaux de Neufvilles à Lens et de Cambron Saint Vincent à Jurbise traversent le territoire et vont aboutir à la route de Mons à Ath ; ils sont praticables en Hiver. - Un pont en briques.