Période Franque (Traité de Verdun)

Les francs saliens s'établirent d'abord dans la Taxandrie, ils' s'avancèrent ensuite vers les terres les plus fertiles de la Nervie et du Tournaisis au nord de la forêt charbonnière, ils suivirent la chaussée romaine et s'engagèrent dans la direction de Tournai en traversant notre région d'après Monnier (cercle archéologique Mons) c'est à cette invasion franque sous Clodion(431) que remonte l'originel de Lumbisiaco et de Cambrio, où par la suite, un seigneur franc fit bâtir un château-fort en 751. Quoiqu'il en soit, le roi franc (428) après plusieurs tentatives, chassa les romains de la moyenne Belgique. Il fut d'abord repoussé par Actius. le chef salien revint a la charge Actius et Majorius lui livrèrent bataille prés de Lena (Lens) et obligèrent le salien à la retraite. Voici comment Sidoine Appolinarius raconte le fait :

Les francs étaient arrivés jusqu'au bourg de Lens - Lena, là se trouvait leur camp, fermé par des chariots, et la colline bordant la Dendre , en se gardant négligemment à la mantere des barbares, lorsqu'ils furent surpris par les romain commandés par Actius, au moment de l'attaque, ils étaient en fête et en dances pour le mariage d'un de leurs chef, on entendait de loin le bruit de leurs chants et l'on voyait la fumée des feux où se faisaient les préparatifs du banquet. Tout-a-coup, les légions débouchèrent en files serrées et au pas de course par une chaussée étroite et un pont de bois qui traversait la rivière. Les barbares eurent à peine le temps de prendre leurs armes et de donner ordre de former leurs lignes, enfoncés et obligés de faire retraite, ils entassèrent pêle-mêle sur leurs chariots tous les apprêts de leur festin, des mets de toutes espèces, de grandes marmites parées de guirlandes. .

Mais les voitures, avec ce qu'elles contenaient et l'épousée aussi blonde que son mari, tombèrent entre les mains des vainqueurs. Plus tard (445), Clodion traversa la forêt charbonnière, s'empara de Bavay et de Cambrai, l'année suivante, il étendit ses conquêtes jusqu'à la somme et fit d'Amiens sa capitale,

Une découverte archéologique

Au commencement du mois de juin 1892, des ouvriers travaillant à Montignies, à la route macadamisée de Neufvilles à Lens, firent une curieuse découverte en creusant la route afin d'en abaisser le niveau, en cet endroit, la pente est très raide et, de ce fait, dangereuse, en hiver surtout. Cette pente se trouve au lieu dit "le long pont" près de la chapelle ND, de Lombecque, entre le cabaret du beau soleil.

Voici les renseignements donnés par les ouvriers encore à pied d'œuvre, par la cabaretière du beau soleil et Mr Lhoir : "Une grande quantité d'ossements bien conservés ont été mis à jour; ils étaient peu profondément enfouis, probablement à cause du dernier déblai fait il y a une quarantaine d'années lors de l'établissement du macadam. A cette époque, il fut trouvé au même endroit, ou à peu près, plusieurs sabres offerts à Mr Obert de Thoricourt. Lors des travaux actuels, plusieurs pots, mêlés aux ossements, furent accidentellement brisés; un seul, celui de Mr Semette resta entier; je n'ai pu voir les fragments des autres.

Il a été rencontré un seul sarcophage, sans mobilier ni recouvrement, bien maçonné en pierres qui n'étaient pas du voisinage immédiat. Ce détail donné par les ouvriers est curieux, car l'endroit est plein de blocailles propres à la fabrication de la chaux. Le sarcophage était presque au ras du sol et, d'après les ouvriers, les dalles de recouvrement ne manquaient que parce qu'elles avaient été enlevées par les premiers travaux et que l'on en voyait les traces, tous les squelettes, sans omettre celui du sarcophage, étaient approximativement orientés de l'est à l'ouest;

Aucune trace de cercueil de bois, ni d'équerres, ni de clous, ni de cendres, le dit sarcophage de 2 mètres environ de longueur avait partout la même largeur. Après ces interviews, nous avons vu dans l'écurie du soleil quelques ossements : le crâne d'un homme fortement constitué, et deux fragments d'instruments en fer, l'un pouvant être la partie' supérieure d'une framée, l'autre un reste de coutelas ou de scamasax.

Que conclure de ces détails, sinon qu'il y a là un cimetière franc et qu'il fut d'un long usage puisqu'il contient du mobilier funéraire, ce qui caractérise les époques franques les plus moderne. (Comte a. d'Auxy de Launois) (le Moustier à Jurbise, 1 juillet 1892)

Note : un seigneur de l'ancienne famille d'Auxy, messire Jean, se rangea du parti de la maison de Clèves, principal soutien des communes dans leur lutte contre la féodalité. (C. Monnier).