Fermes remarquables

07/03/2023

Montignies peut se targuer d'héberger quelques vielles fermes remarquables souvent classées au patrimoine. 

 Au n° 34 de la rue des Écoles, une ancienne ferme en long, également badigeonnée, présente des fenêtres de style tournaisien au rez-de-chaussée, tandis que l'étage est éclairé de baies à encadrement de bois. Particulièrement bien préservée, cette bâtisse affiche une sobriété de traitement et une belle lisibilité de ses fonctions d'origine.

Ferme du Marais

Plus imposant légèrement en dehors du village, le corps de logis de la ferme du Marais témoigne avec prestance du même style tournaisien. Il constitue un des fleurons architecturaux de l'entité. Ancienne dépendance de l'abbaye française d'Hasnon, ce remarquable quadrilatère installe au cœur de ses terres est un ensemble homogène, daté de 1790 sur la clé d'arc du porche colombier ouvrant sur une grande cour. Au fond de celle-ci, le double corps de logis bas ne compte pas moins de treize travées de baies prises entre deux bandeaux. Elle a conservé sa vocation et son aspect authentique. Les moines l'occupèrent jusqu'en 1797, ils ne l'abandonnèrent qu'après l'été de cette année là, contraints et forcés, frappés par un arrêté d'expulsion, leurs propriétés vendues comme biens nationaux. Cette ferme est la dernière du village a avoir appartenu aux religieux, la popula­tion locale intervenant d'ailleurs pour que les moines y restent tolérés. Les granges sont monumentales et leurs charpentes de vrais chef d'œuvre.

Ferme du Parc

Toute proche et tout aussi imposante, la ferme du Parc de type Hennuyer, est classée par la commission des monuments et des sites comme monument depuis octobre 1978, elle est en activité depuis plus de 300 ans. 

Son clocher tour porte la devise "rore et aratro" (par la rosée et la charrue). Bâtie en contre-haut de la Dendre et accompagnée d'un ancien moulin a eau construit en 1640, cette ferme en quadrilatère édifiée en 1778 relevait jadis de l'abbaye de Saint-Denis en Broequeroie. Dominées par la haute tour porche, frappée aux armes de l'abbé Dom Martin et visible au loin dans le paysage, les différentes composantes présentent une belle homogénéité de gabarit et de traitement à laquelle contribue la couleur rouge des menuiseries. Des corps d'étables, rythmés par tes portes sous oculus et par les lucarnes passantes, ferment la cour sur deux côtés, tandis que le logis de tradition classique, sans doute construit en deux temps, et la vaste grange remaniée en 1832 en occupent les deux autres.

Entourée de grands prés qui étaient autrefois la principale source d'énérgie (le "pétrole vert"), la production de fourrage servait à l'alimentation des chevaux de trait et de labour. Occupés dans l'agriculture et le transport des personnes et des biens, ces animaux avaient besoin de provisions toute l'année, seules les juments qui mettaient bas allaient en prairie avec les poulains.

De nos jours, la ferme du parc est exploitée par la famille de V. Vandevelde et offre une série de gîtes à la ferme. (la ferme du parc)

Le moulin du parc

Moulin du Parc
Moulin du Parc

La ferme du parc jouxte, le moulin du parc. La construction de ce moulin doit remonter au 9e siècle, sans pouvoir confirmer une date exacte. Il a été reconstruit plusieurs fois, par exemple en 1640, il fut une véritable industrie communale. On en parle dans plusieurs chartes. 

Les plus anciennes dépendances remontent à septembre 1640, le long de la Dendre orientale au lieu-dit de la roche.Il a toutes les caractéristiques des mouvements de type cistercien. On considère sa fondation par les moines.

Une charte dite de Chièvres parle déjà d'un moulin banal sis à Montigni en 1086. Les vestiges du moulin du parc, existent encore et font partie intégrante de la ferme du parc, monument classé. 

Ferme Moins

Dans la rue du chêne, 20, la ferme Moins (Cesse Moins) est un exemple de plan fermé avec ses murs chaulés sans ouverture vers l'extérieur de l'enceinte (la seule fenêtre existant en pi­gnon est récente). Son pigeonner porche et son corps de logis sont remarquables. Elle a attiré beaucoup de peintres et fait l'objet de plusieurs publications. Le linteau de la porte d'entrée (1772), en haut du perron à escaliers, ainsi que le pignon de la grange (1796) sont millésimés.

Elle est reprise dans les "Fermes abbatiales anciennes en Hainaut" édité en 1980 par le Frère Nicolas Peltier. Les baies ont les montants et l'arc surbaissé constitués de pierres appareillées, en alternance avec des rangées de briques, avec une grande régularité. Les fenêtres sont de type hennuyer, sur seuil incorporé dans un bandeau de pierre. Il s'agit là d'un style de "type tournaisien" adapté avec une certaine liberté, tantôt plus ou moins simplifié, et dont les premières manifestations remontent à 1680 pour se maintenir dans les fermes jusque vers 1790.

La disposition des bâtiments et des annexes, ainsi que les méthodes de travail respectent la nature et favorisent l'autarcie et l'écologie. La grange est une œuvre d'art, ses sommiers de traverse sont tailles/dans des troncs de chêne entiers, l'ensemble de la charpente est chevillée de bois, soumise aux forces du vent comme la mâture des grands navires. Le four du 1è s est peu accessible, il a servi à la cuisson des pains mais aussi probablement au séchage des racines de chicorée (on a retrouvé dans le manège attenant les grosses meules) qui servaient à broyer.