La bande à Bonnot à Montignies ?

09/07/1929

Saviez-vous que Montignies à vu naitre un des plus grands brigands du siècle passé ?

Le 28 janvier 1883, Naissance d'Edouard CAROUY à Montignies-Lez-Lens (Hainaut, Belgique) Anarchiste individualiste et illégaliste, membre de la "bande à Bonnot".

Orphelin de mère à 3 ans, il sera élevé par des voisins et aura une enfance misérable. Il travaille dès l'age de 12 ans dans une raffinerie de sucre, puis il exerce divers emplois avant de devenir tourneur sur métaux à Bruxelles. Anarchiste depuis 1906, il devient administrateur du journal anarchiste belge "Le Révolté" au côtés de Callemin, De Boë et de Kibaltchiche, et fréquente le Groupe révolutionnaire belge et la communauté d'Emile Chapeliers à Boitsfort.

En 1908, il est à Genève où il fait la connaissance de Bonnot. En décembre 1909, il arrive à Paris et va vivre dans la communauté de Romainville, où il retrouve ses camarades belges qui éditent "L'anarchie", journal pour lequel il se charge avec Octave Garnier de l'impression sur la presse à bras.

Végétarien et buveur d'eau, il a alors pour compagne Jeanne Belardie (née à Lyon en 1886 et dont le compagnon purge une peine de cinq ans de prison pour fausse monnaie).
Avec le compagnon Jean Huc et sa compagne Marie Bader qui vivent également à Romainville, ils vont vendre des articles de mercerie sur les marchés, mais ils ne dédaignent pas les actions illégalistes, qu'il s'agisse de fausse monnaie ou de cambriolages. Dénoncé par un comparse occasionnel, il est contraint de prendre le large (quant à Jean Huc il tombera un peu plus tard pour fausse monnaie et sera condamné le 5 avril 1912, à 5 ans de travaux forcés). Carouy s'installera avec Jeanne Bélardie et sa petite fille à Thibault-des-vignes (village de la banlieue-est de Paris ) et travaillera fin 1911 chez Louis Rimbault.

Mais après l'arrivée du chauffeur Bonnot, les actions vont gagner en intensité et en violence. Carouy qui est par intermittence hébergé à Bobigny chez le garagiste Dettweiler va commettre des vols de voitures et cambriolages avec morts d'hommes. Ses empreintes ainsi que celles de Metge seront ainsi relevées à Thiais, où un vieillard et sa bonne ont été assassinés dans la nuit du 2 au 3 janvier 1912. Dénoncé par un mouchard, Jeanne Bélardie tombe dans la souricière de la police. Carouy (qui n'a pas participé au braquage de la rue Ordener), est pourtant le suspect numéro un. Hébergé par Antoine Gauzy à Ivry puis chez un mouchard à Lozère il y sera arrêté le 4 avril 1912. Il tente alors de se supprimer (sans succès) en absorbant ce qu'il pense être du cyanure. Il essayera de nouveau durant sa détention de se suicider. "L'inaction et le manque d'affection me rendent la prison insupportable."

Accusé de plusieurs vols dans des magasins et au bureau de la Poste de Romainville et surtout du double assassinat de Thiais (qu'il ne reconnaîtra pas), il est condamné le 27 février 1913 par la cour d'assises de la Seine aux travaux forcés à perpétuité.
Renvoyé dans sa cellule, il s'empoisonne quelques heures après le verdict en absorbant une pastille de cyanure qui était dissimulée dans le talon de sa chaussure.

"J'ai eu peu de joie, peu de bonheur ; je vous l'avoue du fond de ma conscience, j'ai peut-être commis des erreurs. Tous mes rêves de bonheur se sont effondrés au moment où je croyais qu'ils allaient devenir réalité. C'est pourquoi, n'ayant pas connu les joies de la vie, je quitterai le royaume des atomes sans regrets."

Lettre de Carouy publiée par "Le Temps".